L’exposition organisée par le réseau associatif Spacejunk, prend place dans l’ancien musée Guimet de Lyon, qui réouvre temporairement pour inviter les visiteurs à découvrir ou redécouvrir l’artiste international Shepard Fairey. Connu aussi sous le pseudonyme OBEY, il fonde son identité artistique sur des références issues de la pop culture pour délivrer des messages politiques sans compromis.
LA POP CULTURE : SOURCE D’UN ENGAGEMENT
Fondé en 2009, le réseau associatif Spacejunk présente, en partenariat avec la Ville de Lyon, la plus grande exposition française jamais réalisée autour de l’artiste Shepard Fairey, intitulée 1001 Reasons to (dis)OBEY.
Organisée par le président du réseau, Jérôme Catz, spécialiste de l’artiste, cette rétrospective se tient dans un lieu qui n’est pas choisi au hasard : le musée Guimet de Lyon. Ancien musée d’histoire naturelle, ce lieu ferme en 2007, faute de financements pour le rénover. Il réouvre à l’occasion de la 16ème Biennale d’art contemporain de Lyon. Le musée est donc en lutte pour sa sauvegarde.
Un combat que mène aussi Shepard Fairey avec ses œuvres qui prônent la connaissance face à la désinformation et la propagande. On peut notamment citer le portrait Hope de Barack Obama lors de la campagne présidentielle américaine de 2008 qui montre le soutien de l’artiste pour les valeurs d’inclusion et d’ouverture que représente le candidat.
Dès ses débuts, en 1989, Shepard Fairey réalise sa propre icône. L’icône symbole fort des régimes totalitaires mais aussi des démocraties, est ici utilisée comme symbole de rébellion face au conformisme idéologique. Pour son icône, l’artiste décide de « sampler des images » c’est-à-dire un échantillonnage de représentations déjà connues.
Il reprend le visage du célèbre catcheur français André The Giant qu’il détourne en l’associant par exemple au portrait de Marilyn Monroe réalisé par Andy Warhol. Cette icône va devenir un véritable symbole de désobéissance civile, dont le pseudo OBEY souligne d’autant plus l’importance.
OBEY POUR TOUS
L’exposition, composée de 1000 œuvres, films et objets, permet de réaliser la mesure de l’œuvre de l’artiste ainsi que celle de son engagement. Une grande partie des œuvres exposées sont des sérigraphies, dont l’artiste assure lui-même la production avec son agence de communication.
Fondée en 1996 et fermée en 1999, l’agence FBI (First Bureau of Imaging) symbolisait pour l’artiste un véritable outil de contre-propagande. En reprenant les codes des affiches politiques des Etats-Unis mais aussi de l’ancienne Union soviétique (URSS) Shepard Fairey combat artistiquement et pacifiquement des États qu’il juge annihilants et hypocrites.
Une hypocrisie qu’il n’hésite pas à afficher sur les murs des villes pour augmenter la prise de conscience des citoyens et leur redonner leur véritable liberté et pouvoir de penser.
Pour augmenter la portée de son message, OBEY reprend son icône qu’il floque sur des t- shirts, planches de skateboard ou encore des casquettes. Une véritable marque qui montre le poids politique du message de l’artiste ainsi que son engagement pour rendre son message le plus accessible à tous.
Il faut ajouter, que malgré la grande notoriété de l’artiste, ses œuvres n’ont pas augmenté leur prix, toujours dans cette idée de ne pas entraver l’accessibilité d’un combat politique et artistique.
OBEY À PARIS
Si l’œuvre de l’artiste vous intéresse et que vous êtes à Paris, n’hésitez pas à vous rendre dans le XIIIème arrondissement au 186 rue Nationale pour admirer la Marianne. Réalisée en 2016, cette œuvre est agrémentée, en 2020, de larmes de sang par des graffeurs et le message « Liberté, Égalité, Fraternité » barré pour protester contre les politiques du Président Macron. Face à ce geste, Shepard Fairey a décidé de restaurer l’œuvre en ajoutant une larme à l’œil de la Marianne pour monter son soutien.