À l’Institut du Monde Arabe, une exposition immersive lève le voile sur un aspect méconnu de la culture arabo – musulmane : son rapport au parfum. Un voyage sensoriel et onirique à vivre jusqu’au 17 mars 2024.
À l’évocation des termes « Parfums d’Orient », les premières images qui viennent en tête à un visiteur occidental renvoient certainement à un souk aux couleurs vives, aux bâtons d’encens et aux plats généreux en épices.
L’Institut du monde arabe offre une chance d’aller bien plus loin. « Parfums d’Orient » est le titre d’une exposition qui immerge le visiteur, jusqu’au 17 mars 2024, dans l’utilisation et la symbolique des parfums à travers tout le Moyen-Orient.
Dans la religion musulmane, les parfums sont un cadeau de Dieu pour le plaisir des hommes et font ainsi partie du quotidien. Présents dans les cosmétiques, les plats ou les croyances, et dans les villages comme à la ville, les parfums sont essentiels à l’histoire des peuples arabes et de leur société.
L’HISTOIRE DU PARFUM ORIENTAL
L’Institut du monde arabe offre une occasion unique de découvrir les multiples usages du parfum, de sa fabrication à sa distribution. Et s’il y a bien une information à retenir de ce parcours de senteurs, c’est qu’un parfum est une formule.
Un mélange de plusieurs odeurs, savamment réunies par des parfumeurs expérimentés qui travaillent notamment dans des laboratoires. Sans cette composition délicate, une simple odeur serait dénuée de caractère. Christopher Sheldrake, célèbre parfumeur français pour la maison Chanel, a créé les nombreuses installations de l’exposition.
Ancestrales et actuelles, les odeurs influent sur la disposition des quartiers d’une cité musulmane, sur l’ordre des étapes d’un rituel de soin dans un hammam ou sur la classe sociale d’un individu. Les vendeurs de parfums sont particulièrement respectés et leurs boutiques sont proches des mosquées, une localisation des plus prestigieuses.
Si les odeurs considérées comme agréables sont célébrées, en revanche les plus prononcées et les mauvaises, comme celles du quartier des tanneurs, les artisans du cuir, sont maintenues en périphérie. Elles vont alors jusqu’à être un marqueur social, donnant à ces travailleurs un statut inférieur ou du moins, une réputation de personnes malfaisantes.
DES DÉCOUVERTES OLFACTIVES SURPRENANTES
Quand elles ne sont pas dans des flacons, toutes ces odeurs sont contenues dans différents objets ou diffuseurs. Elles peuvent être vaporisées sur le corps mais aussi sur des vêtements ou être vendues sous forme de pains de savon. Dans l’exposition, la fabrication manuelle et artisanale des parfums est racontée en images, de la cueillette des fleurs jusqu’à la mise en bouteille.
Plusieurs pièces sont dédiées à un usage ou une étape de la création d’un parfum. Dans la première vous pouvez sentir des odeurs brutes, c’est-à–dire non mélangées, dans leur état premier. Différentes plantes ou pierres sont en vitrine, et chaque objet exposé correspond à une odeur, que le visiteur peut sentir en ouvrant des tiroirs.
Il y a également à disposition de grands récipients transparents dans lesquels flottent des pétales. La pression d’un bouton les fait virevolter et libère leur pouvoir odorant. Au fil des différentes salles, de nombreuses photos montrent des laboratoires ou des parfumeurs dans leur boutique.
Une telle exposition requiert une présence physique, c’est une balade qui nous apprend un peu plus à chaque pas, à chaque nouvelle pièce. Alors ouvrez grand vos yeux, vos oreilles et surtout préparez-vous à en prendre plein le nez.
Louise Oh
La Perle
Exposition « Parfums d’Orient »
Du 26 septembre 2023 au 17 mars 2024
Institut du monde arabe
1 Rue des Fossés Saint-Bernard 75005 Paris
www.imarabe.org
Instagram : @institutdumondearabe
