1997, une nouvelle ère vestimentaire au Palais Galliera

C'est l'année du "Fashion Big Bang". Plus que des créations iconiques, l’exposition du Palais Galliera raconte une histoire de la mode du XXIème siècle et avec elle, celle de nos habitudes vestimentaires actuelles. Jusqu’au 16 juillet.

Cette année, les créateurs jouent avec les sihouettes et repensent le critères de beauté Crédits photo : Gautier Deblonde

Au Palais Galliera, l’exposition « Fashion Big Bang » est dédiée à l’année 1997, considérée comme charnière pour l’histoire de la mode contemporaine. Ce millésime a été particulièrement riche en collections et défilés qui ont retracé les contours de la mode féminine et masculine telle qu’on la connait aujourd’hui. Jusqu’au 16 juillet, le Palais Galliera présente 50 silhouettes ainsi que des vidéos et documents d’archive pour témoigner de cette année significative.

1997 : LE XXIème SIÈCLE AVANT L’HEURE

3, 2, 1… Bonne année ! Et si le nouvel an du XXIème siècle avait, en fait, eu lieu en 1997 ? C’est ce que l’histoire de la mode semble dire tant les événements audacieux ont été nombreux cette année-là. 1997 constitue notamment l’année d’émergence des créateurs qui façonnent la mode d’aujourd’hui : Jean Paul Gaultier, Thierry Mugler, Alexander McQueen, John Galliano, Stella McCartney ou Nicolas Ghesquière… 

Tous transforment leurs défilés en véritables spectacles, qui sont, grâce à la télévision, retransmis dans le monde entier. La première collection de Givenchy par Alexander McQueen, sur le thème de la mythologie grecque, ou la collection « Les insectes » de Thierry Mugler incarnent ce basculement. 

L’année se distingue ainsi par de nombreuses collections emblématiques, apportant un renouveau majeur à la scène parisienne. Les corps déformés de Comme des Garçons par Rei Kawakuboet, les vêtements conceptualisés par Martin Margiela dans sa collection « Stockman » : des silhouettes qui interrogent les critères de beauté alors que les premières critiques autour de la banalisation de la chirurgie esthétique émergent.

C’est du magazine Vogue Paris que l’on tire le terme « Big Bang » pour définir la saison haute couture printemps-été 1997. Un titre de presse dont Paris avait besoin pour retrouver sa place de capitale internationale de la mode, en période de crise économique et de concurrence mondialisée en croissance. 

UNE NOUVELLE MANIÈRE DE CONSOMMER LA MODE

Au-delà du bouleversement vestimentaire, les défilés de l’année 1997 s’impose comme un curseur des mutations de nos consommation contemporaines dans leur ensemble.

Par exemple, le « Sac baguette » – qui doit son nom à sa forme et à son porté incliné vers l’arrière, comme une baguette portée sous le bras – dessiné pour la marque Fendi, est considéré comme l’un des premiers it-bags de l’histoire. C’est à dire un modèle identifiable par tous au premier coup d’oeil. Les modèles du sac sont régulièrement renouvelés quand d’autres, uniquement disponibles en édition limitée, acquièrent un statut d’objets de collection. Nombre de marques aspirent aujourd’hui à des opérations commerciales similaires.

Par ailleurs, c’est en 1997 que Colette Rousseaux et sa fille, Sarah Andelman, ouvrent le magasin Colette, rue Saint-Honoré à Paris. Ce concept-store inaugure une nouvelle manière de consommer. En plus des vêtements, la boutique comporte des rayons librairie, accessoires et produits high-tech, ainsi qu’un restaurant. La fermeture de la boutique en décembre 2017, marque pour la presse « la fin d’une ère ».

en 1997, Le concept store de Colette inaugure une autre manière de consommer.

Reconstitution du magasin Colette.
Crédits photos : Gautier Deblonde
Sac baguette Lisio, Fendi, Automne-hiver 1997-1998
Crédit photo : Alexandra Foucher

ON Y VEND LE SAC BAGUETTE FENDI, PREMIER IT BAG DE L’HISTOIRE

La fin d’une époque incarnée, d’ailleurs, par la disparition deux icônes des années 1990 :  le styliste Gianni Versace, assassiné devant sa villa à Miami, et la princesse Lady Diana, icône internationale de l’élégance, décédée à l’été dans un accident voiture à Paris. Après 1997, de nouvelles formes d’élégances s’imposent alors : Victoria Beckhcam, Lady Gaga et plus récemment la mannequin Cara Delevigne ou l’actrice Zendaya.

L’exposition apporte ainsi une perspective intéressante sur la mode contemporaine. Elle ouvre une réflexion sur ce secteur en en pleine mutation, avec notamment sa remise en question par les mouvements féministes ou écologiques, et les dérives de la fast fashion – mode éphémère ultra-industrielle. Un point toutefois à souligner : le parcours dure 35 minutes environ. Un risque de déception pour les passionnés qui auraient aimé en voir plus et plus longtemps.

La Perle

« 1997.Fashion Big Bang »
Du 07 mars au 16 juillet 2023

Palais Galliera
10 avenue Pierre 1er de Serbie 75116 Paris

www.palaisgalliera.paris.fr
Instagram : @palaisgallieramuseedelamode