Pour célébrer son dixième anniversaire, la Villa Datris propose un voyage à travers des œuvres d’art cinétique. Si ce mouvement des années 1950, inspiré des sciences a peu à peu perdu de son attrait, des artistes le redécouvrent et se l’approprient. Pour nous faire découvrir une autre image de l’art cinétique, la Villa Datris présente 60 artistes internationaux dans l’exposition « Mouvement et Lumière #2 ».
RÉVÉLER LA SCULPTURE CONTEMPORAINE
Une idée : révéler au grand public la sculpture contemporaine. De là naît, la Villa Datris. Fondée par Danièle Kapel-Marcovici et Tristan Fourtine, dont leurs deux prénoms composent le nom de la villa, ce lieu est avant tout une déclaration d’amour à l’art. La grande demeure provençale de la fin du XIXème siècle ouvre pour la première fois ses portes au public en 2011.
Un an plus tard, Mouvement et Lumière rend hommage à la passion du couple de fondateurs pour l’abstraction, le cubisme et l’art cinétique. Pour fêter sa première décennie, la Villa Datris nous fait redécouvrir l’art cinétique avec Mouvement et Lumière #2.
Si l’exposition propose des œuvres d’artistes historiques pour lesquels Danièle Marcovici « éprouve admiration et attachement », des artistes contemporains sont aussi à l’honneur, illustrant le renouveau de l’art cinétique teintés des enjeux et problématiques actuels, tels que l’environnement ou les nouvelles technologies.
L’art cinétique repose sur l’inclination des artistes pour les sciences. Dans les années 1920, des artistes comme Alexander Calder, intègrent les recherches scientifiques dans leur processus de création. Les mobiles aux couleurs primaires bien connus de l’artiste suisse, montrent ce subtil équilibre entre esthétisme et physique du mouvement.
Dans ce sillage, les artistes des années 1950-1960, telle Marina Apollonio, créent des dispositifs artistiques reposant sur des recherches sur l’optique et le dynamique donnant lieu à des œuvres hypnotisantes, déroutant le sens visuel.
LA RENAISSANCE DE L’ART CINÉTIQUE
La fin des Trente glorieuses annonce une période plus obscure entraînant un désamour pour l’art cinétique. Pourtant depuis quelques années, une nouvelle génération d’artistes reprend les fondements de ce mouvement en y incorporant les problématiques actuelles.
L’exposition Mouvement et Lumière 2 l’illustre. Des artistes comme Andrea Bowers, Olafur Eliasson ou encore Laurent Debraux, entremêlent nature et art cinétique. Laurent Debraux, ingénieur de formation, présente par exemple La mare aux fées qui par un mécanisme met en mouvement un châtaigner. Ce mouvement permet de découvrir la branche sous des aspects toujours différents et fait place à une réelle poésie contemplative de la nature.
Ces artistes contemporains s’inscrivent ainsi dans une filiation esthétique et historique, notamment dans celle de Jesus Rafael Soto, dont le centenaire de la naissance est célébré cette année. Six œuvres de l’artiste sont présentées dans le jardin ainsi que dans le musée.
Parmi ces sculptures certains sont des acquisitions de la Villa Datris. En effet, lors de la première édition de Mouvement et Lumière (2012), deux œuvres de l’artiste sont acquises. Elles sont parmi les premières à entrer dans la Collection de la fondation de la Villa Datris. Aujourd’hui, les oeuvres siègent dans le second lieu d’exposition de de la fondation, l’Espace Monte-Cristo situé dans le XXème arrondissement de Paris.