Au MAIF Social Club, la forêt appelle notre conscience écologique

Des mythologies bucoliques aux découvertes scientifiques, « le Chant des forêts » sollicite toutes les sensibilités du visiteur pour l’initier aux défis environnementaux. Une exposition immersive et multi-sensorielle.

L’exposition sensibilise à la cause environnementale grâce à des installations multisensorielles
Crédits photos : Canopée, Émilie Faïf / DR

S’enforester dans une conscience écologique. C’est le défi du MAIF Social Club. Ce lieu surprenant au coeur du Marais propose une exposition qui aborde la thématique des forêts par une approche polyphonique. « Le Chant des Forêts » est une exposition où résonne la voix des forêts de par le monde grâce à des installations et à des œuvres multisensorielles

Alors que la destruction des forêts semble échapper à notre contrôle, une déambulation à travers le parcours incite à se poser une question à approfondir : qu’est-ce qu’une conscience écologique ?

Afin de répondre à cette question, l’exposition met en scène une symbiose artistique, mythologique et environnementale entre l’art et la science. Les propositions artistiques, qu’il s’agisse d’enregistrements sonores, d’arts plastiques ou de photographies, sont traversées par la réalité brûlante du changement climatique.

 Cependant, l’exposition ne se limite pas à une perspective de destruction. Elle explore la force créative de la forêt, les sons et les bruits des êtres qui l’habitent, ainsi que les mythes et les croyances fondamentales des peuples qui ont puisé en elle leur inspiration.

Crédits photos et vidéos : Vue d’exposition / Alexandra Beraldin – Them, Romain Bernini / Romain Berninin

UN ATTACHEMENT AUX MYTHES

D’où naît la sensibilité envers le monde animal et végétal ? Malgré le fait que nous sommes de plus en plus nombreux à vivre en ville, le contact avec les plantes et les animaux commence dès notre plus jeune âge, porté par la curiosité de découvrir le monde et par une approche éducative. C’est à cette période de la vie que nous découvrons également les nombreuses traditions, mythes et contes qui mettent en scène des personnages et des animaux évoluant au cœur des forêts. 

Ces récits imprègnent notre imaginaire, nous transportant des royaumes verdoyants et fabuleux jusqu’aux monstres qui les peuplent. C’est ainsi que dans la forêt, une araignée géante surgit de l’imagination de Florian Mermin, un artiste qui puise son inspiration dans les contes de l’enfance. 

La forêt est aussi habitée par des bruits qui éveillent la curiosité et la peur. Félix Blume nous invite à écouter les sons de l’Amazonie dans Curupira, bête des bois . Au cœur de la forêt, les habitants de Tauary prêtent l’oreille aux oiseaux, aux animaux, au vent, et peut-être même à une créature mystérieuse qui rôde. En effet, l’imagination s’envole à mille kilomètres-heure à la simple écoute d’un bruit.

Beya Gille Gacha est adepte d’une technique de perlage de ses sculptures. Ici, elle les met en scène dans un cadre naturel.
Photo : Orant 5, Beya Gille Gacha / Crédits : Nicola Buttignol

DES MERVEILLES SCIENTIFIQUES 

Des cimes aux racines, la vie d’une forêt repose sur un système complexe de communication souterraine. Bien qu’indiscernables en surface, les autoroutes de racines et de spores font vivre les forêts et leur biodiversité. La science est l’art précis de l’observation, reposant sur l’examen attentif et systématique du monde naturel. 

L’atlas racinaire est une compilation à la croisée de l’art et de l’étude botanique de systèmes de racines. Ces travaux, dirigés à partir des années 1960 par l’autrichien Lore Kutschera sont tombés dans l’oubli jusqu’à leur redécouverte en 2006. Ils mettent en évidence une quinzaine de spécimens, démontrant un génie souterrain qui passe souvent inaperçu. 

De plus, les écosystèmes sont également nourris par les réseaux complexes de champignons qui assurent la décomposition de la matière organique et la libération de nutriments dans le sol. En réalité, c’est sous le règne des champignons que se trouve la véritable gouvernance de la terre, car ce sont les premiers à proposer un système de communication reliant tous les êtres.

Crédits photos et vidéos : L’Atlas Racinaire, Lore Kutschera / Alexandra Beraldin

UN APPEL AU(X) SENS

La conscience écologique est quelque chose qui nécessite d’être nourri. En l’absence de contact avec les forêts et leurs écosystèmes, une distance se crée, donnant l’impression que tout cela est déconnecté de la vie quotidienne. Convoquer les sens permet donc de cultiver notre sensibilité à l’environnement. 

Les univers sonores ont ouvrent ainsi les portes d’un monde inconnu à travers l’écoute. Fernand Deroussen, compositeur et audio-naturaliste, crée des œuvres à partir d’enregistrements en temps réel. Son œuvre intitulée Chants d’oiseaux de la forêt de Białowieża, située en Pologne, rappelle que la forêt est un lieu vivant, en perpétuel mouvement. 

Elle démontre qu’en tant que source d’oxygène et puits de carbone, la présence des forêts est vitale pour l’équilibre global des écosystèmes. Sans elles, la biodiversité essentielle à la survie des écosystèmes disparaît et les cycles de vie ne se renouvellent pas. Qu’il s’agisse de la pollution, des catastrophes ou de la déforestation, un monde sans forêt est un monde en crise. En fermant les yeux et en écoutant ces sons, la conscience de ce qui se perd jaillit. 

Ce refuge situé en plein centre ville est un lieu qui invite à l’initiation et à la prise de conscience des enjeux environnementaux auxquels nos sociétés en crise sont confrontées. L’exposition offre une expérience qui favorise la coexistence des contes, des croyances et de la science avec la lutte écologique. La conscience écologique naît ici à travers les sens et le sens. Il est peut-être temps d’y faire appel. 

La Perle

« Le Chant des Forêts »
Du 1er octobre 2022 au 22 juillet 2023

MAIF SOCIAL CLUB
37 Rue de Turenne 75003 Paris

www.maifsocialclub.fr
Instagram : @maifsocialclub