C’est dans un pavillon résidentiel privé de Malakoff qu’a été exposé, du 13 au 25 septembre dernier, le travail de treize artistes du collectif Le Cercle de l’art ainsi que deux artistes invitées : Natacha Birds et Emilie Marchandin. Le projet Eros Hypnotica a été monté par Calliopé, organisation liée à l’entreprise Artwork In Promess, qui conçoit une approche intime et sur mesure de l’acquisition d’œuvres d’art. Retour sur l’évènement avec les mots d’Adeline Cubères, fondatrice de Calliopé et commissaire de l’exposition
DE L’INTIMITÉ À L’ÉROTISME
La scénographie de l’exposition Eros Hypnotica a été pensée du bas vers le haut, du plus ancré vers le plus élevé, de la naissance vers l’éveil. Au premier étage, les artistes Iri Berkleid et Carine Valette proposent des œuvres très organiques : une forte présence de la matière et du vivant. « Le rapport à l’intime n’est pas une évidence. Un peu plus au corps, mais pas nécessairement à l’érotisme. Ce rez-de-chaussée, point de départ de l’exposition, fait référence au corps, à l’animalité, avec des éléments naturels et bruts. La cellulose utilisée par Iri Berkleid en est la preuve », explique Adeline Cubères.
À l’entrée de l’escalier, l’œuvre de Margaux Derhy, L’homme à la plume, ouvre l’exposition. « Il y a un rapprochement avec les chakras qui ne font que monter, de l’ancrage vers l’esprit, de la terre vers le ciel. Après l’animalité du rez-de chaussée, on découvre un niveau destiné au chakra sacré : celui du plaisir des sens. » poursuit Adeline Cubères. Au brut est ainsi associé le spirituel.
Les œuvres de Nelly Zakouri exposées au centre, sont à la fois sculpturales et picturales, très colorées et psychédéliques. Elles font penser à la synesthésie, aux formes et couleurs propres à l’état de transe. Dans cette même salle, ses œuvres font échos aux collages de Virginie Rasmont, composés de courbes généreuses et de visages énigmatiques. « Sont également disposées dans cette pièce les sculptures de Thalia Dalecky que j’aime rapprocher de totems aux lignes sensuelles. Elles semblent être des clés qui ouvrent vers un monde parallèle, doux et voluptueux », détaille Adeline Cubères. Les formes, couleurs et personnages hypnotiques des œuvres, s’enlacent et se mêlent entre elles.
“La série d’Emilie Marchandin rend hommage à Sainte-Thérèse en extase de l’artiste Le Bernin (1647-1652), représentation suprême de la double jouissance du corps et de l’esprit.”
Bernin Therese
DE L’INTIMITÉ À L’ÉROTISME
Une fois passé le rideau de velours épais, un nouvel espace dévoile les œuvres photographiques de Charlotte Manno, Joséphine Valle Franceschi et Pauline Rousseau. Ces photogravures évoquent les notions d’intimité et de sensations. Elles résonnent avec le plaisir des sens, du toucher, du rapport à l’eau sur son corps, au goût, aux ambiances lumineuses, coïncidant avec le plaisir qu’on peut ressentir dans un tel environnement. C’est un univers très sensuel, mais aussi dérangeant, qui questionne les aspects de l’intimité.
Plaisirs et sensations sont aussi mis en lumière avec les peintures à l’huile et les gouaches d’Ada Khafel. Les tableaux de Margaux Derhy nous laissent entrer dans l’intimité, l’idylle de personnages dans des ambiances nocturnes et sensuelles. Quant aux sculptures de Marina Mankarios, elles incarnent une période hédoniste liée au corps tout en étant attachée à l’importance de l’esprit. Disposée dans la salle de bain, l’œuvre de Clémence Vazart I’m connected with my body évoque l’affirmation de soi et incarne le dépassement de son rapport au corps, de l’éveil d’un rapport beaucoup plus spirituel que sensoriel.
La visite s’achève avec les marches qui montent vers le dernier étage, dévoilant la série d’Emilie Marchandin, hommage à Sainte-Thérèse en extase de l’artiste Le Bernin, représentation suprême de la jouissance du corps et de la spiritualité à la fois. Le collage de Virginie Rasmont Pure Love, clôt l’exposition avec sa référence à l’amour. Elle reflète la connexion entre les êtres où l’amour de soi – et des autres – guide, en fin de compte, l’union des corps.