Les artistes de Balthazar Gousseff nous enseignent la Fièvre

A l’initiative de l’artiste Balthazar Gousseff, des artistes ont organisé, ce week-end, une expérience immersive : retour sur les bancs de l’école pour les participants. En classe, des professeurs leur apprennent à être artistes.
La Fièvre #2 créée par Balthazar Gousseff

Samedi 23 janvier 2021. Il est onze heures. Encore tôt pour un week-end mais c’est la madeleine de Proust plein les poches que je passe, intriguée, la porte d’un établissement scolaire, rue d’Assas. Quelques marches plus loin, celle d’une salle de classe.

Le professeur qui me reçoit n’est autre que Balthazar Gousseff. Artiste de talent et visiblement très au fait de l’humour et de la mise en scène, il inaugurela seconde édition de sa revue et galerie papier, La Fièvre, en un lieu et événement imaginés de toutes pièces : l’Institut La Fièvre.

Aidé d’un manuel des plus complets – une revue riche du regard éclectique de six talents – l’artiste propose à ses invités de jouer le jeu de l’élève tandis qu’une équipe pédagogique inspirée – Gousseff en personne mais aussi Pierre Lamour et Maya Luna Lorieux, deux des artistes mentionnés dans La Fièvre – nous transmettent leur savoir faire. Ou comment avoir la Fièvre ! 

Tout y est : les instructions du prof, les copies à rendre, les passages au tableau et le silence d’examen. Les artistes, à l’œuvre, ne laissent rien transparaître. Ce sont des professeurs. Pour Maya Luna Lorieux, dont on découvre la Nymphose – des bouts de corps tracés à la pastel – ça sera cours de dessin. Et tandis que de son élégance années 1970 traverse la salle de classe, nous, les quelques amateurs, nous essayons sur une feuille blanche au médium qu’elle semble tant apprécier. 

À Pierre Lamour maintenant : poète solaire dit Monsieur Lamour, il initie sa classe à la prose et au vers. Ses textes, précieux car les seules lignes écrites de la revue, touchent tous ceux qui croient au renouveau d’une poésie contemporaine. Finis les Rimbaud, les Baudelaire et autres albatros perdues. Sa Psyché du Magnésium parle d’amour autour d’une pizza, de balade au gré des wagons RATP et puis de rires, de rencontres et de tristesses des mots. Un drôle d’oiseau. 

“LE PROJET “LA FIÈVRE” CONSTITUE L’ESPOIR DE PARTAGER LES CRÉATIONS, DE RECUEILLIR LES ARTS, LES PULSIONS POUR MIEUX LES APPRÉCIER……LE TOUT DANS UNE REVUE DE QUELQUES PAGES.”

Balthazar Gousseff enfin qui, parlant de la Fièvre avec tant de ferveur, nous donnerait presque envie de l’attraper et de passer – comme il nous y invite – du côté professeur. Interviewé par La Perle, il s’était confié à nous. Sur son art, ses projets, ses recherches. Maître à penser de sa galerie papier, c’est à lui désormais de poser les questions : Quelle est notre Fièvre à nous ? A quelle passion tenons-nous ? Bien loin du compte Instagram inerte auquel nous sommes aujourd’hui habitués, le projet La Fièvre constitue l’espoir de partager les créations, de fusionner les œuvres, de recueillir les arts pour mieux les apprécier. Le tout dans un revue de quelques pages, recueillant sans un mot – ou presque – les œuvres de jeunes talents. On y retrouve, entre autres, des noms à retenir tels Enfant Précoce, Edgar Avila ou encore Magali Cazo.

Au sortir du cours, la boucle est bouclée : Les élèves s’arrachent le manuel, ramenant – malgré toutes restrictions sanitaires – La Fièvre #2 à la maison. Quant aux professeurs, satisfaits, ils redeviennent des artistes. Quelle que soit la casquette, à quoi bon : on apprend toujours de la création. Celle d’une Fièvre #3 pointerait-elle le bout de son nez ? Question à méditer et objet – nous l’espérons – d’une prochaine leçon. 

La Perle

Pour commander la revue :
balthazargousseff.bigcartel.com 
Et sur Instagram :
 @balthazar.gousseff
@mayalorieux
@pierrre_lamour