5 expos parisiennes qui mettent les femmes à l’honneur

L’actualité déconfinée sera féministe ou ne sera pas : au menu de ce bloc-note, cinq expositions qui mettent en lumière femmes, féminin et féminités.

Autoportrait – Julie Duvidal de Montferrier – 1819. Musee de lecole des Beaux Arts.

Aurait-on vendu notre âme au buzz ? Allons-nous, à notre tour, céder à la manie très alléchante des classements fourre-tout ? Pas tout à fait. Mais disons qu’avec la réouverture des galeries, des musées – et du nombre incalculable d’expos qui en découlent – force est de constater que le format s’y prêtait plutôt bien.

Le genre to do list, notes Iphone et autre pense-bête (on ne vise personne) très utiles à ceux qui oublient des choses – autant dire beaucoup de monde. Pour accueillir cette seconde rentrée culturelle, La Perle inaugure donc son bloc note hebdomadaire : un avant goût thématique d’expositions parisiennes, histoire de vous mettre au parfum et au défi : au-delà de ce top 5 déroulé par votre pouce, oserez-vous cocher toutes les étapes de ce marathon artistique ? Femmes, féminin, et féminités, les musées semblent s’être donné le mot : l’actualité déconfinée sera féministe ou ne sera pas !

1 – Peindre comme toute le monde
Exposition “Peintres femmes, 1780 – 1830 : naissance d’un combat” au Musée du Luxembourg du 19 mai au 4 juillet 2021

Création bien ordonnée commence par soi-même. Au devant d’un combat au pinceau, les femmes de la Révolution peuvent enfin SE représenter… outre le regard masculin. Sans s’appesantir sur la condition des femmes de l’époque, l’exposition du Musée du Luxembourg décrypte l’art des peintres femmes et leurs premiers pas de gloire.

Mais encore ? Monarchie, Révolution, Empire… Alors que la France connait ses grands remous politiques, les femmes optent, elles aussi, pour le changement. Elles intègrent les ateliers, peignent des genres qui leur étaient interdits, copient, critiquent, gagnent parfois leur vie. Zappant les remontrances morales de quelques pairs masculins, elles pratiquent au-delà de leur genre, pourvu – tantôt génies, tantôt moyennes – qu’on les laisse peindre comme tout le monde. 

Autoportrait – Julie Duvidal de Montferrier – 1819. Musée de l’école des Beaux Arts.

2 – Self made woman
Exposition “Gabrielle Chanel. Manifeste de Mode” au Palais Galliera jusqu’au 18 juillet

Lumières tamisées et lèche-vitrine, cette exposition dédiée à l’œuvre de Gabrielle Chanel (1883 – 1971) se glisse dans la réouverture du Palais Galliera – Musée de la Mode de la Ville de Paris. Une rétrospective tirée à quatre épingles et une première en France. 

Mais encore ? Avec son manifeste de mode, Gabrielle Chanel remet les choses en ordre. Nous sommes au début des années 1900 et pour la première fois, c’est au vêtement d’épouser le corps des femmes – et non l’inverse. Aisance ou Élégance, l’icône du chic à la française ne choisit pas. Cette exposition d’anthologie retrace son œuvre comme sa vie en dix étapes au prisme d’un XXème siècle tourmenté.

3 – Les femmes, point à la ligne
Exposition “Elles font l’abstraction” au Centre Pompidou du 19 mai au 23 août 2021

A tous les magnas du figuratif, les pragmatiques de la tête aux pieds : peut-être vous laisserez-vous tenter ? Dans le bazar de l’abstraction, les femmes marquent les repères de la modernité au rythme de leurs premières émancipations.

Mais encore ? Fi des pays et des points de vue, l’union fait la force. L’exposition retrace le parcours de celles qui, de 1860 à 1980, ont pris le pas de l’abstraction. 106 femmes, 500 œuvres et autant de manières de casser les codes. Des avants-garde russes à la photographie et au cinéma jusqu’à l’abstraction brésilienne et engagée, le Centre Pompidou restitue à ces artistes leur juste place dans cette révolution artistique de plus de 100 ans.

Photographie de Lynda Benglis en pleine création (détail), à l’origine publiée dans le magazine « Life » (1970). © Henry Groskinsky © Lige Inc.

4 – Le berceau de la féminité
Exposition “The Power of my Hands : Afrique(s), artistes femmes” au musée d’art Moderne de paris du 19 mai au 22 août 2021

Du marché de l’art aux expositions, la scène dite « africaine » bouillonne. Émergent n’est plus le terme adéquat tant elle impose déjà sa créativité. Qu’en est-il des femmes ? « The Power of My Hands » met mots et arts sur leur toute-puissance artistique. 

Mais encore ? Se faire une idée des femmes. Au départ du continent africain, seize femmes cernent – entre vie intime et place publique – ce que leur condition incarne au crible de grands enjeux : mémoire, spiritualité, maternité, sexualité, famille, identités… Des questions universelles portées, pour la première fois, par des cultures – et leurs diasporas – longtemps mises de côté.

Wura-Natasha Ogunji, Will I still carry water when I am a dead woman ?, 2013

5 – Mourir sur scène
Exposition “Divas arabes : D’Oum Kalthoum à Dalida” à l’Institut du Monde arabe du 19 mai au 26 septembre 2021

Ah la Diva ! Une déesse tombée du ciel. Elle capte les foules, suscite le mystère, traverse les âges. Pour percer cette étrange fascination, les divas du monde arabe se mettent à notre disposition. 

Mais encore ? 1920 – 1970 : D’Oum Kalthoum à Dalida, l’exposition couronne ces figures du cinéma et de la musique au rang de légendes. Elles se suivent – ne se ressemblent pas – et sont les témoins ou moteurs des changements de leur époque. Colonisations et indépendances, panarabisme et fierté nationale, féminismes et patriarcats, rien ne leur échappe. 

© D.R Les débuts de Dalida en Egypte – 1961.

Perla Msika

La Perle