Mode, nom féminin : manière collective de faire.
La mode, est-ce uniquement passer un vêtement ? Que se cache-t-il derrière cet élan collectif à suivre une manière de s’habiller ? Par delà les défilés, les mises en scène et les séances photos, c’est d’abord une réflexion sur l’être humain et son idéal qui se pose. Autrement dit : à quoi veut-on à tout prix ressembler ?
La mode, c’est aussi un monopole féminin – dans l’imaginaire collectif du moins. Du pantalon de Coco Chanel à la mini jupe d’André Courrèges, elle est aussi un précieux instrument de lutte féministe. La haute couture donne le ton, la mode s’en mêle et les corps, parfois, se libèrent. Loin du clinquant-superficiel, la femme investit le devant du catwalk pour porter ce qu’elle a à dire.
Naturellement, la mode investit donc le musée. Entre phénomène de société et domaine de grande créativité, elle fait l’objet de plusieurs expositions qui réattribuent les rôles : les artistes sont les designers et les œuvres d’art, des pièces de haute couture.
1 – Paris, capitale en vogue
Exposition « Vogue Paris 1920-2020 » au Palais Galliera du 2 octobre au 30 janvier 2022
« Sa robe fait frou, frou, frou, frou. Ses petits pieds font toc,toc,toc » chantaient, en 1866, les cantatrices de La Vie Parisienne. A cette époque, l’opéra de Jacques Offenbach racontait déjà l’élégance mythique de la Parisienne. Un style légendaire que le magazine Vogue Paris relate, lui aussi, depuis plus de cent ans.
Mais encore ? Avec cette nouvelle exposition, le Palais Galliera rend hommage au plus ancien magazine de mode français. Depuis 1920, rédacteurs, modèles et photographes se succèdent pour raconter l’évolution du style et anticiper les nouvelles modes. Collaborations mythiques, couvertures légendaires, l’exposition pose une seule vraie question : qui est la femme Vogue ? Réponse : tout le monde mais certainement pas n’importe qui !
2 – La métamorphose Mugler
Exposition « Thierry Mugler, Couturissime » au Musée des Arts décoratifs du 30 septembre au 24 avril 2022
Rétrospective événement du Musée des arts décoratifs, l’exposition Thierry Mugler n’est pas cultissime mais « couturissime ». Comme si la passion de la mode lui était montée à la tête, le créateur a exploré les recoins les plus loufoques de la haute couture et du luxe.
Mais encore ? Tout droit venue du Musée des Beaux Arts de Montréal, l’exposition « Thierry Mugler, Couturissime » propose une rétrospective singulière ( 1974 – 2013 ) de l’œuvre du couturier, danseur, photographe et metteur en scène. Son univers, à la fois futuriste et décalé, remodèle l’élégance. Son œuvre, en perpétuelle métamorphose, fait de la femme une créature enchantée et mystique.
3 – Grand écran selon Gaultier
Exposition « Cinémode par Jean Paul Gaultier » à la Cinémathèque du 6 octobre au 16 janvier 2022
La passion de Jean Paul Gaultier pour la mode commence au cinéma. A 13 ans, il découvre le film Falbalas de Jacques Becker qui raconte l’histoire du couturier Clarence, dom Juan passionné par le corps des femmes. Sous ces piles d’étoffes et de chair, Gaultier veut extirper le rêve du grand écran pour le faire devenir réalité : il sera, lui aussi, couturier.
Mais encore ? Commissaire de l’exposition « Cinémode » à la Cinémathèque,Jean Paul Gaultier propose un parcours exceptionnel autour des tenues et costumes qui ont marqué le monde du cinéma. Dans un lieu où les personnages se mêlent aux acteurs et les décors aux plateaux de tournage, le créateur donne vie à sa passion de cinéphile.
“DANS UN LIEU OÙ LES PERSONNAGES SE MÊLENT AUX ACTEURS, JEAN-PAUL GAULTIER DONNE VIE À SA PASSION DE CINÉPHILE.”
“ Cinémode” à la Cinémathèque.
4 – J’aurais voulu être un artiste
Exposition « Martin Margiela » à la Fondation Lafayette Anticipations du 2 octobre au 2 janvier 2022
Mystérieux Martin Margiela. Comme Batman ou Banksy, le designer tient à conserver l’anonymat. Un parti pris qui n’est pas sans l’inspirer – lui qui couvre le visage de ses modèles – et attiser la curiosité du monde de l’art et de la mode.
Mais encore ? « Tu t’es perdu dans la mode. En vérité, tu es un artiste » a déclaré la directrice de la Fondation Lafayette Anticipations à Martin Margiela. Quittant, un temps, la casquette de créateur de mode pour celle d’artiste contemporain, il s’emploie à un jeu de détournement et de transformation via une œuvre d’art totale. Le corps, sa première base de travail, joue un rôle clé tout comme le monde de la mode et de l’apparence. Le regard que nous portons, nous, visiteurs, complète alors le propos de l’exposition.
5 – L’effet noir et blanc
Exposition « Alaïa/Lindbergh » à la Fondation Azzedine Alaïa du 20 mai au 18 janvier 2022
Il instaure une gravité, une sensibilité, une beauté parfois ravageuse. Des premières heures de la boite noire aux actuels shooting photo, il est le must de la photographie : l’effet noir et blanc. Photographe de mode, Peter Lindbergh s’en est saisi mieux que personne
Mais encore ? Les belles rencontres font les grandes œuvres. Fruit de l’inattendu, l’amitié entre Azzedine Alaïa et Peter Lindbergh s’est entendue autour d’une passion commune : le noir. L’un est créateur de mode, l’autre est photographe. Ensemble, ils vont mettre en scène le vêtement et faire dialoguer leurs œuvres respectives.
