Trashart, un crypto art bon à jeter

L’Avant-Galerie Vossen présente une exposition au sujet des plus insolites : la poubelle. Cet élément du quotidien qui est associé la plupart du temps à la saleté devient, avec le Trashart, un symbole de rébellion.

L’Avant-Galerie Vossen présente un groupe show composé d’artistes NFT choisis par l’artiste Robness. Ce dernier est à l’origine du Trashart. ROBNESS . 64 GALLON TOTER . NFT . 2020

L’Avant-Galerie Vossen présente un groupe show composé d’artistes NFT – – œuvres numériques liées au système de la blockchain – choisis par l’artiste Robness. Ce dernier est à l’origine du Trashart. A la suite de l’exclusion de l’artiste Max Osiris de la plateforme d’art NFT SuperRare.com, Robness décide de créer des œuvres provocatrices pour contester cette exclusion en débutant les « Trash GIF »..

Un mouvement de contestation artistique qui va prendre de l’ampleur avec l’exclusion de Robness de la même plateforme. L’Avant-Galerie Vossen laisse aujourd’hui carte blanche à cet artiste censuré par Internet comme pour montrer leur soutien à ce mouvement transgressif. Dans le même esprit, la galerie propose les « poubelles accidentées » de Prosper Legault, artiste plasticien co-fondateur de l’espace culturel « la Volonté 93 »

LA POUBELLE, UN SYMBOLE DE RALLIEMENT

A l’image de la Fontaine de Marcel Duchamp, un urinoir exposé dans un musée pour repenser l’étiquette de chef d’œuvre, Robness transgresse, lui aussi, les codes de l’art par le choix de la poubelle comme sujet principal de ses œuvres. En 2019, les plateformes comme SuperRare.com ou KnownOrigin.io qui proposent d’acheter et de vendre de l’art NFT se multiplient. C’est dans ce contexte que Robness et Max Osiris, pionniers du crypto art, sont accusés d’être trop prolifiques et de créer des œuvres en transformant des images présentes sur Internet par un logiciel automatique de modification. Ces accusations ont valu à Max Osiris de se faire exclure de SuperRare.com. Pour contester cette censure, Robness crée les « Trash GIF » dont 64 GALLON TOTER qui lui vaut d’être exclu à son tour.

Cet événement est rapporté dans la presse, notamment par Darren Kleine, journaliste pour Cointelegraph, dans un article intitulé « Immutable Trash : Cryptoart Revisits Arguments on Censorship and Meaning ». Un véritable mouvement de solidarité émerge alors pour contester cette censure. C’est ce mouvement qu’expose plus précisément l’Avant-Galerie Vossen avec pas moins de 78 NFT. L’ensemble de ces œuvres, présentées sur des écrans carrés de petites dimensions, nous plongent dans un mouvement contestataire plus que jamais d’actualité, celui qui remue la vie politique comme artistique. 

“POUR CONTESTER LA CENSURE DES PLATEFORMES, ROBNESS CRÉE LES « TRASH GIF », CE QUI LUI VAUT D’ÊTRE EXCLU, À SON TOUR, DES PLATEFORMES DE LA BLOCKCHAIN.”

French 64 gallon toter in front of French Flag – Robness © Avant Galerie

LA « GARBOLOGY » ENTRE NFT ET ŒUVRE PHYSIQUE

« Mes poubelles, une fois accidentées, sont alors dotées d’une forme unique et irremplaçables. Elles deviennent « non fongibles, œuvre d’art » indique Proposer Legault qui expose ses œuvres en dialogue avec les NFT du mouvement Trashart. Les poubelles accidentées qu’il présente sous agrémentées d’un néon qu’il associe à de « réel[s] et tangible[s] […] glitchs ». Les glitchs, des dysfonctionnements techniques du médium, ont donné lieu à un  autre courant crypto artistique : le Glitch art. Il est intéressant de voir un artiste tenter de rendre réel des éléments propres au monde virtuel. Il s’associe, par la même occasion, au mouvement NFT par des œuvres non fongibles – non consommables, non quantifiables – dans la réalité et indépendant de la blockchain. Pour rappel, la « chaîne des blocs », en français, est ce qui permet aux œuvres NFT d’être uniques et traçables ( voir notre édito-décryptage.)

L’œuvre 64 GALLON TOTER de Robness a  dernièrement été considérée par le site Artnet comme étant une œuvre significative de l’Histoire du crypto art. Cet art, qui a été découvert par le grand public peu de temps avant le confinement, s’inscrit donc déjà dans l’Histoire de l’art avec son premier mouvement contestataire à l’image d’un dada dans les années 1920 ou d’un pop art des années 1960.  Une contestation qui rapporte : depuis la loi du 1er mars 2022, les  maisons de ventes sont autorisées à mettre aux enchères des objets dématérialisés, ou biens incorporels comme les œuvres NFT.

La Perle

Exposition “#Trashart : NFT Garbology”
Du 26 mars au 28 mai 2022
L’Avant Galerie Vossen
58 rue Chapon 75003 Paris
Instagram : @avant.galerie