La peinture moderne, le nouveau défi d’Hector Obalk

Hector Obalk a de la suite dans les projets : après avoir retracé 600 ans d’Histoire de l’art, le critique d’art renouvelle le défi en explorant la peinture moderne du XIXème au XXème siècle. Metteur en scène et performeur, Hector Obalk offre ses services de guide privé, toujours plein d’humour, pour une visite des musées à travers le monde. Résultat : une conférence-spectacle familiale qui cultive et aiguise le regard.

Illustration Hector Obalk, critique reconverti en show-man, anime les images au gré de sa conférence rythmée sur l’art moderne. Crédit photo : Goldo.

C’est un mur de 1 000 œuvres haute définition qui accueille les spectateurs du théâtre 13ème art Place d’Italie, à Paris. Présentant tout l’art pictural moderne des années 1870 jusqu’au début du XXIème siècle, Hector Obalk, critique reconverti en show-man, anime les images au gré de sa conférence rythmée. Culture, dynamisme et humour : en route pour l’exploration minutieuse de nombreux musées… en moins de deux heures !

POURQUOI UNE CONFÉRENCE SUR L’ART MODERNE ?

L’art moderne désigne la période artistique débutant dans les années 1860, jusqu’à la fin du XXème siècle. Si le réalisme, mouvement qui l’a précédé, est caractérisé par une quête du réel et de la précision, l’artiste moderne préfère expérimenter. La représentation scrupuleuse de la réalité s’efface au profit des jeux de couleurs, de matières, ou de techniques. L’art moderne est donc l’agrégation de mouvements distincts, nés selon les expériences menées par les artistes. C’est là que ça se complique.

Faites-vous bien la différence entre impressionnisme, post-impressionnisme, cubisme, constructivisme et fauvisme ? Êtes-vous au point sur l’expressionnisme, le surréalisme, le pop art, l’art abstrait et l’anti-modernisme ? Pas de panique, tout sera plus clair à la sortie du spectacle. Hector Obalk met en exergue les caractéristiques qui font la singularité de chacun de ces courants de sorte que le public sache les distinguer au premier coup d’œil. Fini la confusion. Le mur d’images classées par décennies est d’ailleurs très efficace. Assister à ce spectacle est l’occasion d’enrichir sa culture artistique, et de retenir de quoi briller lors de futures soirées mondaines !

“ EN MOINS DE DEUX HEURES, OBALK OFFRE UN TOUR DU MONDE MUSÉAL À SON PUBLIC.”

Hector Obalk sur scène. Crédit photo : Alexandra Foucher.

UN TOUR DU MONDE (ET DES MUSÉES)

Monet, Cézanne, Seurat, Picasso, Dalí, Miró, Klimt, Mondrian, Hopper, Kandinsky, Malevitch : la quantité vertigineuse d’œuvres présentées fait tourner la tête. Hector Obalk enchaîne les critiques avec un rythme très soutenu et stimulant, imposé par le défi de ne pas dépasser deux heures. Avouons-le : il n’y a rien de plus pratique. Une vie ne suffirait pas pour observer toutes ces œuvres, conservées dans de multiples musées. Obalk offre un tour du monde muséal à son public. En plus, le show-man opère des zooms donnant à voir jusqu’aux coups de pinceaux. Le public observe plus de détails que dans un musée bondé, et se fatigue beaucoup moins. On apprécie !

Quelques intermèdes musicaux, avec notamment « Les Caprices » de Niccolò Paganini, interprétés par Raphaël Perraud au violoncelle (en alternance avec Florent Carrière), Pablo Schatzman au violon (en alternance avec You-Jung Han), et Andréa Constantin au chant, accompagnent parfaitement la visite et introduisent des respirations bienvenues dans le récit d’Obalk.

“AVEZ-VOUS CONSTATÉ QUE L’HERBE DE LA BAIGNADE À ASNIÈRES EST CONSTITUÉE DE POINTS DE PLUSIEURS COULEURS ?”

La Baignade à Asnières, Georges Seurat, 1884.

ÉDUQUER L’OEIL DU SPECTATEUR

Hector Obalk est un observateur attentif dont les commentaires font mouche : il met l’accent sur le détail dans lequel réside le génie de l’artiste. Aviez-vous déjà constaté que l’herbe verte de La Baignade à Asnières de Georges Seurat (1884) est en fait constituée de points de multiples couleurs ?

Le critique partage son appréciation personnelle des peintures, avec de fortes anecdotes historiques et jugements esthétiques. Il éduque ainsi le regard du spectateur à capter la particularité d’un tableau et sa technique. Chacun acquiert la capacité à se détacher des dogmes institutionnels pour se faire sa propre idée. Vous pourrez donc détester – ou adorer – les tableaux de Pablo Picasso, tout en comprenant pourquoi ils sont considérés comme des chefs-d’œuvre par les experts. Si lorsqu’Obalk indique ne pas apprécier La persistance de la mémoire de Salvador Dalí (1931), vous osez décider qu’à vous, ça vous plait, alors le pari est gagné ! La présentation se termine avec une note d’art abstrait : le public est désormais capable de déterminer si le Carré blanc sur fond blanc de Malevitch (1918) n’est vraiment qu’une simple toile blanche ou une oeuvre d’art à part entière. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Mais la force de ce spectacle est aussi, et surtout dans l’humour et la désinvolture dont Obalk fait usage sans modération. Il désacralise l’art et sa critique, et les rend divertissants et accessibles à tous. Aucune chance de s’ennuyer, même pour les non-initiés, et finalement, « moins de deux heures », ce n’est peut-être pas assez. La bonne nouvelle ? La période moderne est suivie par celle de l’art contemporain, qui fera peut-être l’objet d’une future conférence-spectacle signée Obalk. En attendant, il existe une autre version du spectacle dédiée à l’art du XIVème au XXème siècle.

La Perle

“Toute l’histoire de la peinture moderne”
Du 14 janvier au 22 mai 2023
Le 13ème Art
Centre commercial Italie Deux,
Place d’Italie 75013 Paris
Auteur et metteur en scène : Hector Obalk
le13emeart.com
Instagram : @le13emeart