Pauline d’Andigné se fait une place de plus en plus remarquée sur la scène artistique parisienne. Ses œuvres, qui mêlent formes florales et matériaux domestiques, surprennent. Après un passage par les vitrines de la Samaritaine, elles investissent la galerie Ketabi-Bourdet dans une exposition « Back to the basics ».
De la petite scie découpée en forme de cœur aux cadres pop et rembourrés : le travail de Pauline d’Andigné se distingue par un mélange de formes poétiques et de matériaux du quotidien. Son univers est riche et singulier.
"Je ne sacralise pas la peinture"
Dans son atelier où nous avons rendez-vous, une lumière naturelle zénithale baigne l’espace. Un café attend dans la machine et plusieurs œuvres se tiennent là. L’une d’elles : un grand triptyque aux tons violets et gris. Elle est destinée à sa prochaine exposition Back to the basics en mars 2025 à la galerie Ketabi-Bourdet. Sur la surface picturale, des motifs se déploient.
Diplômée des Beaux-Arts de Paris, Pauline d’Andigné travaille souvent avec ce qu’elle appelle des “matériaux domestiques”. Elle utilise des médiums atypiques comme le shampoing ou la sauce pour dessiner. “Je ne sacralise pas la peinture, je souhaite revenir à la base de ce qu’elle est” confie-t-elle. À travers ces matériaux, elle redéfinit la peinture, la ramenant à sa simplicité originelle : une matière appliquée sur une surface.
"Sur les vitrines de la Samaritaine
Loin de se contenter d’une seule technique, l’artiste mêle sérigraphie et peinture dans une approche où les erreurs d’impression et les traces de trame apportent une dimension plastique. L’idée derrière l’exposition Back to the basics :
Proposer quelque chose de très simple, au niveau des motifs, des répétitions, des dessins
un peu enfantin, presque comme un enfant dessinant sur son assiette avec du ketchup.”
Les œuvres de Pauline d’Andigné ne sont pas seulement un assemblage de formes et de matières : elles sont une invitation à ressentir et à interagir. Depuis sa première exposition avec la galerie Ketabi-Bourdet en 2022, Glace à l’italienne, elle mêle humour, détournement et provocation, créant une forme de reflet de notre société.
Sa participation aux décorations des vitrines de la Samaritaine, en décembre 2024, témoigne de cette recherche de sensations. Les cônes en tissu rembourré, sur lesquels poussaient des fleurs, incarnaient cette hybridation entre le quotidien et l’imaginaire. On l’a aussi vu à la foire à la foire Art Paris en 2024, où une peinture était accompagnée de ses fameuses fleurs en vinyle suspendues à des chaînes métalliques. Vision saisissante.
Avec Back to the basics, Pauline d’Andigné poursuit son élan : “Dans cette exposition, elle nous invite à une expérience immersive, où chaque œuvre semble à la fois fragile et puissante, délicate et provocante” explique Charlotte Ketabi, cofondatrice de la galerie. Grâce à l’engagement de la galerie, qui représente de grands noms prometteurs comme Idir Davaine ou Inès Longevial, Pauline d’Andigné poursuit son ascension en bonne compagnie, pour bousculer un peu plus les codes de l’art contemporain.
Charles Gaucher
La Perle
Exposition « Back to the basics » de Pauline d’Andigné
Du 06 mars au 05 avril 2025
Galerie Ketabi-Bourdet
22 passage Dauphine 75006 Paris
ketabibourdet.com
Instagram : @ketabibourdet & @paulinedandigne